Un des nombreux petits scénarios que j’ai écrit qui fut à la base de la création de ce diaporama inachevé
Le point de non-retour
Vincent est né au mois d’août 2185 dans une petite ville de France : Sainte-Lucie.
Dès l’âge de 10 ans, il voulait devenir « voyageur ».
Depuis que Lucien Vanier avait mis au point sa machine permettant de se transporter dans le temps futur ou passé, il fallut une dizaine d’années pour permettre la mise au point d’un service d’exploration extra-temporel.
Et c’est donc à l’âge de 20 ans que Vincent devient un des premiers voyageurs extra-temporel.
Le clan de ces explorateurs est très fermé. Leurs découvertes ne sont révélées qu’après beaucoup de recherches et d’études assurant que rien ne viendra changer le moment présent.
Ce mercredi 18 septembre 3005 Vincent a pour mission d’explorer une période assez mouvementée. Il se trouve transporté en l’an 1977, le 18 septembre 1977. Cinq secondes lui suffisent pour se remettre du choc que créent toujours ces voyages extra-temporels. Il sort de la grotte dans laquelle il a été transféré ; il s’agit d’un ancien blockhaus de la guerre 39-45 sur une plage de Normandie. C’est le matin, le soleil se lève, la plage est déserte, des mouettes, des goélands viennent manger les poissons, la mer se retire. Une femme est allongée sur la plage, mais en contre-jour, Vincent ne la voit pas.
Il sait ce qu’il a à faire : perfectionner son accent, louer une voiture et se rendre le plus discrètement possible à Paris pour assister à différentes réunions politiques, scientifiques et artistiques.
Il croit rêver ou s’être trompé de date pour son transfert lorsqu’il se retourne. Les gens habitent dans des maisons en genre de tissus, ou de toile, il y en a des bleues, des oranges, des marrons, des vertes… Les habitants vivent sur l’herbe, il y a pourtant une maison traditionnelle où tous les gens convergent… Où peuvent-ils bien aller et que peuvent-ils bien faire dedans se demande Vincent. Il interroge la première personne qui se présente devant lui : « Vous habitez ici ? » « Bien non, j’habite à Lisieux, je rentre demain » lui répond la jeune fille. Une autre personne voyant Vincent embarrassé lui indique la maison en lui disant que c’est là qu’il faut s’adresser pour s’enregistrer dans le camp. Pour Vincent, c’est la révélation, il se rappelle les livres d’histoires, les gens à cette époque étaient toujours partis en vacances. Il se remémore les images de camping surchargés, de bouchons sur les routes.
Il pourrait rester ici quelques jours pour mieux comprendre ce que font ces gens en vacances mais il n’a pas de tente, ni rien du tout et cela pourrait choquer. Il décide donc de faire le tour du camp puis de regagner sa machine et de se transférer à proximité d’une ville.
Or, pendant ce temps, Laurence qui se dorait au soleil se réveille et décide de chercher un peu d’ombre. Il n’y a malheureusement qu’un endroit sur cette plage où l’on puisse en trouver, c’est dans ce fameux blockhaus. Laurence y rentre : « …Mais qu’est-ce-que c’est ? C’est pas un vieux canon, mais non, on dirait plutôt un oscilloscope. A quoi cela peut bien servir ? » Elle appuie sur l’un des boutons et crac, tout se transforme en une gigantesque image en 3 dimensions, puis une autre, encore une autre et ainsi de suite, elle voit défiler devant ses yeux ébahis des vues qui remontent de la création de l’homme jusqu’à la fin de l’éternité, puis, plus rien.
C’est à ce moment que Vincent pénètre dans le blockhaus. « Bonjour je m’appelle Vincent » — Non, n’approchez-pas… vous êtes un extra-terrestre… laissez-moi partir » — Mais non, je suis né à Sainte-Lucie et je suis bien français… seulement voilà, je suis né en 2185 et vous êtes peut-être mon arrière grand mère ! Je voyage à travers le temps, j’observe et en modifiant la réalité, j’essaye d’éviter certaines catastrophes. — Ce n’est pas vrai, sinon, vous ne pourriez pas le dire, ou alors vous voulez me garder comme prisonnière. — Non je vais tout simplement réaliser un petit changement de réalité, on va remonter dans le temps et je m’arrangerai que lorsque vous vous réveillerez, vous ne puissez pas revenir ici. Vous aurez sans doute l’impression d’avoir rêvé ce qui se passe ici en ce moment, mais rien de concret, de sûr, ne pourra confirmer ma présence, vous aurez fait un rêve étrange. Allez, n’ayez pas peur et pensez que vous allez grâce à moi, voyager dans l’espace temps deux siècles avant son invention.