Une faim heureuse


« Il n'y a que les imbéciles qui ne soient pas gourmands.

On est gourmand comme on est artiste, comme on est poète...»

Stéphanie Dupays


J'en avais très envie...

J'ai me suis offert un bon repas tout à l'heure,

j'ai repris du pâté avec mes nouilles,

et voilà déjà qu'elle revient, la faim,

cette folle envie insatiable!

Ne suis-je pas un grand malade?

Tous les jours, sans exception, ça recommence,

dès mon réveil, déjà, à cet instant même, 

je ne pense plus qu'à bouffer,

et à peine une heure après mon petit déjeuner,

la voilà qu'elle se pose avec insistance la question:

qu'est-ce que je vais bien manger à midi?

Souvent j'y répond encore plus tôt! De plus en plus tôt!

Et ça continue ainsi, toute la journée, ça n'arrête jamais,

du matin jusqu'au soir, de jour comme de nuit,

il me faut encore et encore et toujours manger, 

une véritable usine à dévorer la nourriture s'est installée en moi,

la faim est mon moteur et la bouffe son carburant,

je suis obsédé par ce désir à jamais inassouvi, 

depuis ma venue au monde...

Suis-je en bonne santé docteur?

De plus, à chaque fois que je mange,

je mange comme si j'avais faim, est-ce grave docteur?

Ne vous étonnez pas alors 

si même après ma mort

je continue de bouffer, 

de bouffer les pissenlits par la racine, 

parce que j'en veux pour ma faim, tout simplement...

La faim de ma déraison ou la déraison de ma faim?

François Lebert

Le vieux clown qui fait poet poet !

Tarte à la poésie

Tarte à la poésie