Dès ma plus tendre enfance, j’ai été baigné dans la technique du cinéma et du montage.
Mon père possédait une caméra (Camex 9,5 mm) et passait ses loisirs à nous filmer.
C’est ainsi que j’ai pu me voir en barboteuse dans le Palais des Glaces à Versailles en train de tirer un magnifique camion en bois que le Père Noël m’avait offert ! Malheureusement, film introuvable.
Par contre, j’ai retrouvé la séquence où l’on me voit, au volant de ma voiture à pédale rouge, circulant fièrement au milieu des allées du Bois de Boulogne !
Bref, au fil du temps (mon père inventeur oblige), je me suis intéressé à la technique du cinéma, étant passionné par l’image et notamment la photo.
Je « piquai » souvent la camera de papa et une fois, j’y avais même installé un objectif d’appareil photo de grande focale pour la caméra pour filmer les oiseaux dans le jardin.
Puis un jour, je devais avoir 12 ans,
me vint l’idée d’une méthode de cinéma en relief.
J’imaginai un système qui permettait de filmer une image droite puis une image gauche alternativement. Le principe de la persistance rétinienne devant permettre au cerveau de reconstituer l’image finale en relief.
Aussitôt pensé, aussitôt à l’action !
Je profitai de l’atelier paternel pour fabriquer le petit chariot à glissière que j’avais imaginé.
Il permettait de faire coulisser de droite à gauche la camera sur une distance d’environ 7 cm (correspondant à l’entraxe moyen des yeux). L’ensemble posé sur pied, je filmai le jardin image par image en prenant bien soin d’alterner « image droite » et « image gauche ».
A l’époque pour le cinéma amateur muet, nous filmions à 16 images par seconde : j’ai dû faire environ 500 images pour générer à peu près 30 secondes de film.
L’exposition terminée,
vite le film envoyé à développer
Impatient bien évidemment de le recevoir, il fallait à l’époque patienter une bonne semaine !
A sa réception, je m’empressai de sortir le projecteur pour vérifier et analyser si ma découverte étant concluante ou pas.
Une catastrophe !
Malheureusement le résultat n’était pas du tout à la hauteur de mes espérances ! Le cerveau n’arrivait pas à reconstituer le relief ni à remettre de l’ordre, malgré la persistance rétinienne, les images sautaient et dansaient de droite à gauche, à vous donner mal au cœur !
Déçu bien évidemment, mais pas abattu pour autant.
Impossible de remettre la main sur cette bobine, j’ai pourtant bien cherché !
J’ai continué mes expérimentations que je poursuis d’ailleurs encore, notamment avec les vidéos de l’Ego du moi(s).
Dans ma voiture à pédale (1956)
La caméra 9,5 Camex de mon papa
Les outils de montage : colleuse et visionneuse !
La visionneuse
Les oiseaux aux téléobjectif (1964)