Bonne foi et loyauté étaient associés dès le XIIème siècle. «Male foi» deviendra «mauvaise foi» au XVIème siècle. «Foi» vient du latin «Fides» qui parle aussi de confiance. Droiture, conviction, obéissance à sa conscience, fidélité à ses obligations, autant de manières de montrer sa bonne foi.

Au fait «d'être «de bonne foi, je préfère donc celui «d'avoir» une bonne foi. Car «être de bonne foi» est la voie ouverte à tous les fanatismes. La naïveté, la crédulité, sont filles de cette bonne foi. Notre action nous paraît juste quand ce qui la motive ne l'est pas et nous guide à notre insu.

Il nous faut d'abord regarder de quoi cette Foi est faite. Ainsi, qu'elle conduise au bien et elle sera bonne. Qu'elle conduise au mal et et elle sera mauvaise.

Nous sommes condamnés depuis notre naissance, conscients ou pas de ce fait, à répondre à bien plus de croyances que de savoirs véritables. Et je ne limite pas mon propos aux croyances religieuses, bien au contraire.  On nous offre des vérités toutes faites que seul l'esprit critique pourra observer, contourner, réformer. Ainsi, puisqu'il semble exclu de ne pas garder en soi certaines «Fois» qui nous sont chères ou utiles, autant garder celles qui ne font de mal à personne mais toujours condamner toutes ces croyances despotiques, pas toujours détectables, mais qui répandent et laissent proliférer de réelles «Mauvaises Fois».

En l’an 303, à Rome, Dioclétien lance un mouvement de répression contre les chrétiens dont la (mauvaise) foi mettait en péril les ambitions politico-religieuses du pouvoir.

De 632 (mort de Mahomet) à 1258, le monde musulman conquiert un empire quis’étend du nord de l’Espagne aux rives de l’Indus et imposent leur (bonne) foi à un sixième de la population mondiale qui change ainsi de langue et de religion.

Le 24 août 1572, jour de la Saint Barthelemy, des hordes de catholiques, excités par la rivalité entre les familles de Guise et de Chatillon-Montmorency, les tensions entre la France et l’Espagne, et les ambitions politiques de Catherine de Médicis, déferlent dans les rues de Paris et massacrent en toute bonne foi les protestants dont la (mauvaise) foi remettait en question les ambitions de la noblesse Française au pouvoir.

Plus récemment, ces dernières décennies, un nombre impressionnant d’attentats meurtriers sont perpétrés en Europe et plus généralement dans le monde occidental par des islamistes radicaux au nom de leur (bonne) foi. Il y a seulement quelques jours l’écrivain Salman Rushdie en a fait les frais, dans un attentat ou sa (mauvaise) foi a bien failli lui coûter la vie.

En conclusion, entre la bonne et la mauvaise foi, laquelle est la plus pernicieuse? Ma foi, je ne sais pas trop….

Découverte de la revue « Fragments »

Un jour, fin 2020, en me baladant dans le magasin de la maison de la Presse à Vendôme, je suis tombé sur une nouvelle revue, Fragments, indiquant fièrement : «revue de littérature prolétarienne» !!!

Je me suis demandé si je ne rêvais pas, et je me suis procuré la dite revue.

Je n'ai pas été déçu du tout, j'ai découvert un type formidable, Michel Ragon, écrivain connu, passionné de culture prolétaire, mais pas seulement, il a aussi été critique d'art et passionné d'architecture, entre autre...

Il y a aussi des poèmes de Laurent Jeulin, des textes de Tessi Rom, un entretien avec un éditeur imprimeur, la première partie d'une étude sur la littérature prolétarienne de 1970 à 2020...

Je me suis demandé qui était les types capables de mettre en œuvre cette volonté si généreuse, si étonnante, de donner la parole aux gens d'en bas, ceux qui bossent, ouvriers, paysans, tout ceux qui vivent du travail de leurs mains...

C'est peu de dire que ce n'est pas dans l'air du temps, mais il faut bien admettre que l'air du temps ne sent pas très bon!

Ensuite j'ai mis un peu de temps avant de rejoindre cette bande de joyeux rêveurs, par timidité d'abord, et par doute envers mon travail, mais maintenant c'est bon, je suis parti avec eux pour de nouvelles aventures, en avant, littérature prolétarienne!

On a un projet en cours d'édition d'un livre de mes textes et de mes dessins...

Et si vous entendez parler du Cercle Culturel de Littérature Ouvrière, Paysanne et Sociale, CCLOPS) n'ayez pas peur, venez nous voir, et venez nous lire, nous sommes de la même famille, celle des hommes et des femmes à la recherche de leur propre humanité...

Par François Lebert

Les éditions Prolit's ont choisi comme premier ouvrage Lignes de Front de François Lebert, livre qui regroupe dessins et textes de l'auteur. Ce dernier y conjugue littérature prolétarienne et art brut et, s'il décrit le monde de l'usine et des ouvriers tel qu'il est, à aucun moment il ne s'apitoie sur son sort. Au contraire, l'humour - noir, grinçant - est toujours présent dans ses textes et dessins, la dérision étant la meilleure arme des exploités face aux patrons et autres dirigeants. Ces textes et dessins nous interpellent avec, au bout des doigts, un regard authentique et une pensée émancipée.

François Lebert est né en 1960, à Vendôme, dans une famille ouvrière et, toute sa vie professionnelle qui débute en 1981, il sera ouvrier métallurgiste.

François fait bien sûr parti de l’équipe de l’Ego du moi(s) et dès sa sorti, nous ferons la promotion de son nouveau livre.

Informations:

Lignes de Front

François Lebert

éditions Prolit's, 2022

20 euros

ISBN:978-2-492416-05-7

Format : 180mm x 240mm

192 pages