Le bonheur : un thème très difficile à aborder. Nous avons réussi à trouver un individu tout à fait particulier qui permet de démontrer par l'absurde ces doux moments où on se sent heureux !
Évidemment, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées serait purement fortuite.
Vidéo tournée à Fontaine-Simon devant les photos du Perche de Didier Leplat, exposées le long du terrain de foot.
Intro du Café Philo «Pensées Perchées» du Circonflexe du 17/06/22
Etat émotionnel agréable, satisfaction des aspirations et désirs jugés importants, le bonheur est une sensation indispensable à la survie des mammifères, la production de sérotonine au niveau du tronc cérébral venant, pour ce faire, réduire les prises de risques, dans le maintien de situations qui nous sont favorables.
Il n'est toutefois pas à confondre avec la sensation passagère de plaisir que procure la dopamine car même si l'expérience individuelle mène à penser le bonheur comme cet instant furtif voué à nostalgie ou bien une perspective pleine d'espoir... il représente pourtant un état d'équilibre et de permanence, une plénitude et une sérénité possiblement atteintes.
L'Epicurisme et le Stoïcisme ont abondamment apporté à cette notion présente depuis Socrate en tant que recherche intérieure et individuelle. Plaisir et bonheur sont ici souvent mis en parallèle.
Durant l'Antiquité, on s'interroge déjà sur un bonheur qui ne serait pas seulement une expérience individuelle mais tout autant collective.
Le Judéo-christianisme pousse à rechercher le bonheur absolu perdu depuis la Chute, dans un Paradis dont le rétablissement relève de la prière et le dialogue avec Dieu. Il s'agit de la béatitude qu'au Moyen-âge, l’Église souhaitait enseigner.
Le plaisir délaissé sera redécouvert par les penseurs de la Renaissance. L'imprimerie fera que l'idée du bonheur échappera aux seuls penseurs redécouvrant les grecs, pour pénétrer les mentalités et s'offrir à nouveau aux aspirations de chacun.
Au XVIème siècle, bien que souvent hommes d'église, les premiers humanistes tentèrent d'approcher une lecture du monde qui s'éloigne de la religion. Distance que la philosophie morale, au XVIIème siècle, va accentuer.
Sous la Révolution Française, Saint Just affirmera que «Le bonheur est une idée neuve pour l'Europe.» Le bonheur collectif deviendra le but de la transition vers la démocratie et l'élection de représentants politiques.
Marx y verra une valeur bourgeoise et Nietzsche en fera une énergie vitale. Les psychologues et les sociologues prendront le relai de la philosophie après les ravages causés par les deux guerres mondiales.
La paix et les droits de l'Homme deviendront prioritaires à toute recherche de bonheur.
La psychanalyse fera du bonheur une volonté inconsciente et fébrile d'assouvir ces désirs qui deviennent des besoins. Notre société moderne a retenu cette leçon, inventant des besoins créés dont on nous fait percevoir la nécessité, et dont le manque enferme dans la frustration.
Au début du XXIème siècle, le nombre de livres sur le bonheur explose. Les Emirats arabes unis créent un «ministère du bonheur». De grandes entreprises instaurent la fonction de «responsable du bonheur». Des scientifiques souhaiteraient même pouvoir le mesurer. En janvier 2020, un sondage auprès des salariés français a même révélé que 82% d'entre eux estiment que l'entreprise est responsable de leur bonheur.
Grâce à l'industrie des coachs, du développement personnel, tous les paramètres du travail, de la santé physique, de la santé mentale, de la vie de couple ou du bien-être matériel… tout passe au crible du bonheur ressenti. En 1967, Jacques Ellul expliquait comment la classe bourgeoise avait érigé le bonheur en construction idéologique.
Il nous rappelait qu'autrefois, il n'y avait pas de moyens pour rendre les gens heureux. Mais avec l'industrialisation et les technologies, le bonheur n'est plus la recherche d'un état intérieur mais une activité de consommation.
Pour Gilles Lipovetsky, en 2009, Il n'y a jamais eu autant de dépressions et de mal-être. L'hyper-consommation multiplie les jouissances privées sans être capable de donner de la joie de vivre.
Constatant cette prolifération des publications sur le bonheur, Eva Illouz et Edgar Cabanas, en 2019, s'inquiétaient de cette industrie, car «le bonheur n'est plus, comme pour Aristote, le couronnement d'un vie vertueuse ou altruiste(…). Pour eux, l'injonction du bonheur est une trouvaille formidable pour le pouvoir.» … Le pouvoir… Tiens… Tout se recoupe… Et pour vous, c'est quoi le bonheur?
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Vacances de Pâques 1964, la famille réunie chez la tante Aimée (ça ne s’invente pas !) dans le Jura.
Après-midi encore frais en ce début de printemps, mais rien n’empêche cette petite balade en forêt pour aller voir si les cyclamens sauvages sont de sortie.
Déjà à fond dans la photographie et muni de mon « Instamatic 50 Kodak » je tente cette photographie.
Elle représente pour moi un bonheur immense.
Cette joyeuseté, cette insouciance dans les regards, ma sœur qui me tire la langue, mon père avec sa pipe, ma mère heureuse de ce moment présent et ma tante dans le feu de l’action avec déjà une petite fleur entre les mains !
Comme bien souvent à cette époque la voiture faisait partie du décor et d’avoir choisi ce point de vue en hauteur, me fait penser que j’aurai pu faire la même photo avec mon drone maintenant !
Bref, souvenir heureux de ce temps passé où tout paraissait possible, sans heurt et sans prise de tête.
J’ai essayé de garder tout au long de ma vie cet état d’esprit… Je pense y être parvenu pour l’instant… Pourvu que cela dure.
Les épisodes précédents :Suite à l’assassinat de son ami Achraf, inspecteur au BARO de Grobujot City en Zone Franche, Piero a quitté Shima, capitale de l’empire de Lumus. Exilé dans l’émirat de Shamârdadj, sous la garde attentionnée de son hôte, Amine, il réside dans un discret riad de Bégum dont, par sécurité, il ne peut sortir. Afin de ne pas la compromettre, il est également préférable qu’il ne joigne pas Alicia, son grand amour, mais il peut encore correspondre mensuellement avec les terriens de l’Ego du Moi(s) dont l’existence est officiellement niée par le département des études d’astronomie du Klapas, la célèbre université de l’Empire alors qu’à Shamârdadj les nomades séditieux désignés abusivement sous le terme de «Shin» prétendraient qu’ils seraient venus, il y a très longtemps, d’une planète nommée Terre. Achraf, qui semblait être bien informé de cette protohistoire de Lumus a été réduit au silence par les moyens les plus sûrs. L’Empire ne tolère aucune tergiversation: Lumus est la seule planète habitable de l’Univers.
Je tournais en rond dans le patio, agité par de sombres pensées, inavouables et paranoïaques: que pouvait donc être à cet instant la vie d’Alicia? M’avait-elle dit la vérité? Pourrais-je un jour connaître le bonheur de la revoir? Nous aimerions-nous au grand jour? Cette solitude imposée, de ne pouvoir ainsi me confier à personne, me minait l’estomac. Peut-être que… oui, peut-être qu’un message de l’Ego m’attendait. Je remontai dans ma chambre et composai mes codes d’accès: wouihhhh! Il y avait un message de l’Ego!
Salut Piero,
ce mois-ci, il fait très chaud sur Terre, la campagne sent le roussi, l’électorat file à la plage, il y a du nouveau à l’Est où les ours tentent de trouver un compromis avec des avaleurs de sabres, nous nous demandons si nous ne pourrions pas aller nous promener en Rhénanie, sur les pas du vieux Victor, passer le bonjour à la Lorelei, sucer béatement un Miko en Autriche-Hongrie, bien assis dans notre siège, à l’apogée de la grande roue du Prater et décider si oui ou non nous nous rendrons à la partie de chasse de Mayerling pour y vider de moldaves querelles.
Salut l’Ego,
par 88° Firman (je crois que cela correspond environ à 38, 39° C), sous le couvert d’un grand abemuh blanc, j’ai failli à ma promesse de ne jamais sortir, j’ai marché incognito jusqu’à la sortie de Bégum et, alors que je me demandais si Laponéon IV était dans un état émotionnel agréable, équilibré et durable, s’il estimait être parvenu à la satisfaction de ses aspirations et de ses désirs les plus importants – trouver de grands biens et une femme capable – Dolly est sortie de son grand désert orangé et m’apporta gentiment des medjouls de Douar El Braz, un attentionné cadeau d’Alicia. La bonne fortune semblait me revenir.
Au salon de thé
Par Pierre Belleney, texte et illustration
Méfie-toi, Piero, méfie-toi des marchandes de bonheur costumées en chamelle de l’Arahas qui te rendent la santé en battant joliment de leurs cils délicatement passés au khôl!
Vous délirez au petit bonheur la chance. Vous ne connaissez pas Dolly qui est une âme si pure que jamais elle ne prendrait la piste au risque d’y perdre la vie si elle se trouvait dans l’obligation d’ainsi parcourir les dunes infinies, ignominieuse messagère du vulgaire mensonge ou quelconque caprice d’une petite fille, la petite fille de l’impératrice Elizabeth.
L’impératrice Elizabeth?
La tendre moitié de notre impériale majesté Laponéon IV.
Oui, oui, Piero, raconte-nous! Cela fait bien longtemps que nous devons nous contenter des aventures désastreuses de notre Jupiter. Attends, pour t’inspirer nous t’envoyons la Kaizer-Walzer opus 437! par le Wiener Johann Strauss Orchester.
Ok! Merci, bien reçu. Je note:1889, Autriche-Hongrie. Et commente: ah… quelle «harmonie douce et austère, succession presque continue, et durable comme nos jours, de cet heureux concours de paix et d’activité, vivre sans souffrir. La douleur est contraire à l’existence; quiconque souffre ne vit pas pleinement et entièrement» Senancour, Rêveries,1799. Merci à vous… mais je ne peux vous en dire plus: la plus grande confusion règne en ce qui concerne le décès inattendu de l’impératrice Elizabeth. À Shima, ce sujet est tout aussi dangereux à évoquer que celui de la disparition d’Amantine Lucile de Bonacqueil, cousine de Léopoldt II, l’arrière-arrière-grand-père de Laponéon IV. Je vous assure… et puis cela serait fort long. Peut-être le ferais-je par la suite… le jour où il nous faudra parler de grands malheurs.
Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».
Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.
Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.
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V02 modifiée le 3 juillet 2022
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