L’équilibre de ce scénario est très précaire, il ne tient finalement qu’à un fil…
Ce fil conducteur ou plutôt ce « film conducteur » est rythmé par des jeux de mots très lourds contrebalancés par la finesse de la peinture de ce fameux peintre incarné par Pierre Feuillade. Ce fil(m) nous permet sans détour de rentrer dans l’imaginaire et pouvoir sans risque de traverser les montagnes et même de renverser les châteaux de cartes… Equilibre quand tu nous tiens !
Pour moi l’équilibre, c’est cette symbiose entre le noir et le blanc, le beau et le laid, le cher et le pas cher…
C’est l’envie ou le dégout… la passion ou la haine… l’espoir ou le désespoir… la vie et la mort, la conscience et le vide…
Par contre, il est essentiel de reconnaître que l'équilibre ne signifie pas nécessairement l'uniformité absolue. L'équilibre peut être atteint tout en préservant la diversité et la variété. Dans certains cas, l'équilibre peut même être trouvé dans la coexistence harmonieuse des différences.
On peut ainsi voir comment l'acceptation des contrastes et des différences joue un rôle clé dans la création d'un équilibre global. Cela s'applique à divers aspects de la vie, qu'il s'agisse de la perception esthétique, de l'économie, des relations humaines, ou même de la philosophie.
Pour se rapprocher du côté pictural qui est une des motivations de mon existence, j’ai essayé de vous concocter une illustration dans laquelle je retrouve tout ces éléments. Une interprétation où l’on retrouve bien dosé l’équilibre des formes et des couleurs, des masses et des volumes, des proportions à l’image de ce fameux nombre d’or.
Ébaubi dans l’éther, délivré de la pesanteur et des épaisses ornières gorgées par les pluies de la mousson, l’éléphant s’évapore : je dois rester très attentif et baisser le gaz, sans empressement, avec une douce intention. J’apprécie la grenaille fondante, mais encore légèrement croquante, gentiment refroidie deux heures au frigo, avec une petite persillade à l’huile d’olive. Je n’ai pas entendu arriver Sacha. Mais elle est là.
J’ai cuisiné à diverses périodes de ma vie sans vraiment y réfléchir ; s’il m’arrivait de ruminer au sujet de la nécessité que toute vie doit se nourrir afin de persister, j’admets honnêtement que je ressentais cette action quotidienne comme une contrainte qui ne pouvait convenir à un écrivain. Sacha frappe doucement sur la table de la cuisine :
« – Salut, « Haruki » !
– Chut… Sacha : l’écrivain est un personnage sacré, aussi sacré qu’un éléphant ; enfin dans un monde disparu où les éléphants étaient sacrés. Et les vaches ; j’allais oublier les vaches qui traversaient tout le village en rentrant ou en allant au pré. De grosses bouses giclaient sur la petite route toute neuve, gravillonnée, goudronnée le matin même par mon oncle, toute l’équipe de cantonniers et une dizaine de bouteilles de rouge. »
C’est un beau soir d’été ; des SDF chancellent dans la rue et entreprennent l’interprétation de I shot the sheriff, but I didn't shoot no deputy, Oh, no, oh.
« – Mais voilà, Sacha : en lisant Murakami, j’ai compris que j’avais du chemin à parcourir pour tenter de garder mon équilibre, en cuisine, sur le fil du récit. Funambule, il me faut vaincre le vertige des mots. »
Un court silence suit mes paroles enjôleuses. Puis, Sacha me regarde, troublée, mais sans aucun signe de crainte ou de peur : je ne suis ni aliéné, ni bizarre, ni excentrique. Je ne suis ni en crise, ni en rupture. D’un geste gracieux, elle corrige la tenue du nœud en dentelles de son adorable petit chapeau de paille, sourit à éclairer le regard morne du pire des misanthropes et déclare que « La beauté ne saurait naître que d’un déséquilibre, et elle évite l’équilibre, lequel engendre la mort. »
Elle me fait un bisou et ajoute : « C’est Jean Coteau qui a écrit ça. »
Je me posai un instant la question de lui répondre que nous étions sur la corde raide, avec deux boules et une queue de billard, comme écrivait Flaubert. Je le fais. Elle recule doucement, me dévisage de la tête au pied et murmure : « Comme tu es beau. »
Enfin, je brode : « Que l’éléphant s’évapore et que, sous le figuier, dans la ruelle, passe une femme, gracile, une cruche d’argile en équilibre sur la tête, comme dans un film de Pagnol. »
« En es-tu bien certain ? » Et Sacha s’évapore. Je coupe le gaz. Ma grenaille est parfaite. Avant qu’elle ne soit bien refroidie, j’ai tout le temps d’écrire un petit divertissement estival pour l’Ego.
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Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.
Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.
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