L’Artiste est un animal en voie d’extinction (et c’est lui qui écrit son propre guide de survie) Créer, c’est simple : il suffit de ne rien comprendre à la vie, et de vouloir la réécrire quand même.
Certains appellent ça du courage, d’autres un trouble de l’attention avec velléité métaphysique.
L’artiste écrit parce qu’il ne sait pas parler, peint parce qu’il ne sait pas exister, et expose parce qu’il espère qu’on viendra le sauver — ou au moins liker sa détresse.
Son œuvre, c’est une bouteille à la mer, sauf que la mer, c’est Internet, et la bouteille fuit. L’écriture, elle, est une sorte de maladie élégante : tu tousses des phrases, tu craches des symboles, et à la fin tu appelles ça un style. Les poètes disent qu’ils cherchent la vérité.
En réalité, ils creusent juste un trou dans le dictionnaire, espérant tomber sur un peu de lumière. Mais attention : l’artiste ne doit pas réussir. La réussite, c’est la mort par confort. L’échec, c’est la gloire inversée — donc la vraie.
S’il vend un tableau, il s’excuse. S’il gagne un prix, il dit qu’il s’en fout. S’il meurt, tout le monde le trouve génial.
Philosophiquement, l’art est une conversation entre le vide et le trop-plein.
Poétiquement, c’est un cri dans une salle insonorisée.
Surréalistement, c’est un parapluie qui écrit un roman d’amour sur une machine à écrire en train de fondre. Et pourtant, malgré tout ça, il recommence. Parce qu’il n’y a rien de plus effrayant que le silence après une phrase. Parce qu’il croit encore qu’un mot bien placé peut sauver un monde mal foutu. Parce qu’au fond, l’art n’a jamais servi à rien — sauf à rappeler que rien n’est jamais perdu tant qu’on continue à le nommer.